Literatur

‎ » […] Nur Dich einmal sehen, nur einmal Dir begegnen, das war mein einziger Wille, nur wieder einmal mit dem Blick Dein Gesicht umfassen dürfen von ferne. […]. Und plötzlich war ich wieder das Kind, das dreizehnjährige, ich fühlte, wie das Blut mir in die Wangen schoß; unwillkürlich, wider meinen innersten Drang, der sich sehnte, Deine Augen zu fühlen, senkte ich den Kopf und lief blitzschnell wie gehetzt an Dir vorbei. Nachher schämte ich mich dieser schulmädelhaften scheuen Flucht, denn jetzt war mein Wille mir doch klar: ich wollte Dir ja begegnen, ich suchte Dich, ich wollte von Dir erkannt sein nach all den sehnsüchtig verdämmerten Jahren, wollte von Dir beachtet, wollte von Dir geliebt sein.

[…] jedesmal zuckte mir das Herz, aber Du sahst an mir vorbei: ich war ja äußerlich eine ganz andere, aus dem scheuen Kinde war eine Frau geworden, schön, wie sie sagten, in kostbare Kleider gehüllt, umringt von Verehrern: wie konntest Du in mir jenes schüchterne Mädchen im dämmerigen Licht Deines Schlafraumes vermuten!  »

Stefan Zweig, Brief einer Unbekannten.

Erasmus : Université

1. Décembre 2012

Weihnachtsmarkt Leipzig

Plus le temps passe, plus je me rends compte des similitudes et des différences entre les cultures que je connais, que ce soit la réunionnaise, la française, la danoise ou l’allemande. Tant de points communs qui finissent abruptement sur une différence majeure.

Rien qu’en prenant la vie à l’université, je me rends compte de ce genre de choses avec un intérêt grandissant. Par exemple, à la fin d’un cours, les allemands sont comme les français: déjà prêts à partir plusieurs minutes avant la fin, et ils se ruent sur la sortie comme s’ils avaient peur qu’on les enferme là (alors qu’on a une demi heure pour changer de cours). Mais ils prennent quand même le temps de toquer sur les tables pour saluer la prestation du professeur (toquer au même sens que toquer à la porte). C’est assez stressant les premières fois, mais on s’habitue et les étrangers testent de nouvelles manières de le faire (main paume vers le haut, ou vers le bas, avec ou sans gants, sur la table, sur le cahier, …).

Autre point commun: les étudiants sont souvent très renfermés au début, et peu attentifs, certains ont l’air clairement peu heureux d’être là et la moitié des effectifs a déjà disparu à cette époque de l’année comme en France… Mais ceux qui restent et qui ont l’air intéressé le sont vraiment: le cours n’est pas effectué seulement par le professeur et quand il propose qu’on pose des questions et qu’on intervienne ce n’est pas une proposition en l’air comme en général en France… les étudiants répondent et participent vraiment ! Avec des super idées pour la plupart du temps puisque le prof n’est jamais pas d’accord. Du coup le cours est plus vivant – et intéressant quand je comprends de quoi ça parle.

Les profs sont en général très abordables… et leur manie de faire des power points est toute à leur avantage ! (Et au mien.) Surtout que la fac est très moderne et que les salles sont toutes équipées comme les bureaux de la CIA (au moins).Je n’ai rien à redire sur les cours que je fréquente sans power points: on a des « readers » avec des textes et des explications qui sont très intéressants, et mes cours d’Amerikanistik (essentiellement de la littérature américaine) me passionnent et me mettent en général de bonne humeur – les profs sont en majorité allemands et leur mentalité suit l’ambiance générale: participation, humour, explications…

J’avais un peu ça avec mes profs en France puisque je suis dans un cursus essentiellement mené par des allemands et des scandinaves, mais ici c’est vraiment exacerbé et j’aime beaucoup l’ambiance. En revanche, le trait principal des allemands est qu’ils aiment en rajouter des couches. Rien que leur manière d’écrire un essay ou un cours le prouve: et on parle, et on parle et on parle. On pourrait croire qu’ils ont pris des cours avec moi ^^ (ou chez des italiens). Cela veut aussi dire que même si on n’a pas tellement d’heures de cours, on a énormément de devoirs à lire, écrire et rendre. Et ça, pour une française en licence, c’est quelque chose d’assez nouveau. Cela ne me dérange pas plus que ça… quand j’ai du temps libre. (Mais je n’en ai pas tellement ^^).

Ensuite, l’ambiance est plutôt détendue ces temps-ci à la fac. Malgré des dossiers et autres travaux à rendre, la période des examens est encore loin (fin janvier) et Noël approche. La fac donne directement sur le début du marché de Noël, donc l’atmosphère est déjà un peu électrique. Les différentes facultés préparent la Nikolaifest (fête de Saint Nicolas) et ce n’est pas un petit pot comme j’ai pu le voir en France, mais ils voient grand. Et interrompent les cours pour venir l’annoncer au micro.

En m’éloignant un peu des domaines universitaires, j’ai encore remarqué d’autres choses. Les gens disent par exemple tout le temps « sorry » comme en anglais pour s’excuser. J’ai cru au début que c’était parce que j’étais étrangère et que c’était écrit avec un panneau lumineux sur mon front même quand je n’ouvre pas la bouche, mais en fait… non, c’est juste que ça fait sans doute « moderne » (mais les plus de 30 ans le disent aussi, pas que la population étudiante).

La culture musicale est aussi beaucoup plus développée qu’en France. Parmi les étudiants que j’ai rencontré, tout le monde est allé au moins une fois voir un concert classique et / ou un opéra, et ils vont régulièrement voir des « choses » au théâtre (concerts, humoristes comme pièces classiques), et tous vont régulièrement à des concerts non-classiques. C’est ahurissant de pouvoir parler de tel ou tel opéra et que ton interlocuteur sache (à peu près voire bien) de quoi tu parles! Alors qu’en France,  c’est souvent considéré comme « snob » ou « ah oui le truc que je suis censé voir pour mon cours de xxx « . Et presque tout le monde sait jouer (ou a su jouer) d’un instrument!

Et puis la culture tout court est bien ici! Mes cours de littérature américaine par exemple ne se basent pas uniquement sur des bouquins mais comprend aussi des films – et dans les autres cours de domaines culturels également, les profs nous suggèrent tel ou tel film pour « comprendre » tel ou tel exemple. C’est normal d’aller à la bibliothèque ou au musée pour un travail et y revenir pour le plaisir.

Après, il y a aussi des côtés très énervants dans le coin. Mais ce soir je ne sais pas trop lesquels – je dois être de trop bonne humeur ^^

Leipzig Weihnachtsmarkt

1st December 2012

I am in Germany for more than two months now and I realize more and more the culture gap and the culture links between all the cultures I know – from Reunion Island, Denmark , France or Germany. There are so many common points… which baldly end on a major difference.

My best example is the university life. It is very interesting to notice all the culture stuffs in the student life!

For instance, at the end of a class/lecture, the german students are really like the french ones: ready to leave a few minutes before the time is up, and they almost run to get out as they were afraid to be locked in! (But we have 30 min to go in the other lecture…). However, they take the time to knock on the tables to greet the professor (like on a door, yes ^^ ). It was quite stressing the first times but I get used to it. (And the international students try sometimes to find other ways to knock: right hand, left hand, palm up, palm down, on a book, on someone else… we are kids.)

Other common point: the students I see are often narrowminded at first, they pay little attention to the class, some seem to be not happy to study, and half of the student already disapeared from our classes since september. As in France. But those who are still there seem to be very interested in all they study. And they show it: the course is not only made by the teacher, and when he asks if someone has got something to add, the student have things to say ! And questions! and they are always « right » according to the professor. And the course became to be more interesting, more living… (and I like it when I understand the stuffs they are talking about ^^)

The professors are mostly approachable… and I really like the fact that they love power points ^^ The university is really modern and well / fully equiped. Like CIA.  And in the lecture without power points, the « readers » are well made with clear and interesting (humoristic?) texts and explanations. For exemple, my classes about american literature passionate me and give me good mood… In most of the case, my teachers are from Germany, and I’m really wonderingif their culture is not the most influent in that reaction: their mentality is about participation, humor, explanations…

I had it a little with my teachers in France because I’m in a course conducted mainly by German and Scandinavian, but here it is exacerbated and I really love the atmosphere. However, the main feature of German is they like to add to many stuffs in their discourses.  Even in their way of writing an essay or  a course proves it: they talk, talk talk … It seems that they have taken courses with me ^ ^ (or with Italians). It also means that even if you do not so many hours, you have a lot of homework to read, write and make. And that, for a French bachelor, this is something quite new. It doesn’t bother me more than that … when I have free time. (But I do not have so much ^ ^).

Then, the atmosphere is rather relaxed these days in the university. Despite essais and other works to  write, the examination period is far (end of January) and Christmas is approaching.  The university is directly on the first houses of the Christmas market, so the atmosphere is already a little « electric ». Different faculties are preparing the Nikolaifest (Feast of Saint Nicolas) and it is not a small drink as I have seen in France, but they want it to be great. And people interrupt classes to come to the microphone to announce stuffs like « Glühwein at 7pm in this faculty »…

A bit away from the academic areas, I have noticed other things. People say all the time « sorry » as an apology in English. I thought at first that it was because I was a stranger (and that it was written with a light panel on my face even when I did not open my mouth, but in fact …) no, it’s just that it’s probably « modern » (but more than 30 years old guys also say it, not only the student population).

Musical culture is much more developed than in France. Among the students I met, everyone went at least once to see a classical concert and / or an opera, and they will regularly see the « stuff » in the theater (concerts, musicals like classical pieces), and all regularly attend non-classical concerts. It is amazing to be able to talk about this or that opera and your partner knows (even though roughly) what you mean! While in France, it is often considered « posh » or « ah yes the stuff that I’m supposed to see my class xxx ». And almost everyone knows how to play (or has played) an instrument!

And then the culture  is here! My courses in American literature, for example, do not rely solely on books but also includes films – and in other cultural fields also, the teachers suggest this or that film to « understand » this or that example. It is normal to go to the library or museum work and come back for fun.

After that, there are also very annoying sides… But tonight I do not know which – I must be too good mood ^ ^

A boire / To drink: Feuerzangenbowle ❤